Mason Ewing : « Avant je ne voyais rien, et maintenant dans le noir je vois beaucoup mieux »
Parmi les nombreux artistes talentueux qui ont émergé du continent africain et qui ont apporté avec eux leur propre perspective sur l’art et la créativité, Mason Ewing, originaire du Cameroun, se distingue par son histoire, son travail, et sa résilience exceptionnelle. A la suite de mauvais traitements infligés par son oncle et sa tante, il est plongé dans le coma pendant trois semaines, et à son réveil perd la vue en 1996.
Portrait et interview
Fasciné par les couleurs vibrantes, la mode qu’il tient de sa mère, et la richesse des traditions artistiques qui l’entouraient depuis son plus jeune âge, malgré son handicap, aidé de nombreuses personnalités comme Olivier Lapidus et Firmine Richard, Mason Ewing a réussi à lancer sa ligne de vêtement en hommage à sa mère ancien mannequin et couturière, et à organiser son troisième défilé en grande pompe, avec Rachel Legrain-Trapani, Miss France 2007, qui pour l’occasion portait sa robe de mariée Marie-Antoinette.
Rapidement, le jeune homme comprend que l’art était son seul moyen d’expression pour explorer son identité et sa créativité. Il imagine alors la série pour enfants Les Aventures de Madison. Installé depuis 2011 à Los Angeles, il a créé Mason Ewing Corporation, écrit un projet de série télé Eryna Bellaet produit le court métrage Descry qui a parcouru de nombreux festivals aux Etats-Unis.
Artiste multidisciplinaire, Mason Ewing n’attend pas le nombre des années, et sort son autobiographie en 2019, Les Yeux du destin, auto-éditée par Ewing Publication. Son dernier roman d’aventures Eli Tilmann, sorti aux Etats-Unis le 25 septembre et en France le 2 octobre, raconte l’histoire d’un adolescent de 17 ans qui vit dans la ville fictive de Jonathanland qui est aussi la ville de Baby Madison sa mascotte, et qui adore résoudre des enquêtes. Dans ce livre qui rappelle un peu Harry Potter, le lecteur est plongé dans un univers à la fois mystérieux et fantastique.
Installé définitivement aux Etats-Unis, il vient d’obtenir son visa d’artiste, et prépare son prochain défilé à Los Angeles, Revenge, toujours en hommage à sa mère Marie, et travaille sur son premier long métrage Select coaching, soutenu par Stephen Nemeth, producteur hollywoodien et membre de l’académie des Oscars.
Son travail est une célébration de la diversité culturelle et une démonstration de la capacité de l’art à transcender les frontières, le handicap et créer un lien entre les peuples du monde entier.
Vous avez eu le soutien de nombreuses personnalités qui ont cru en vous malgré votre handicap ?
Bonjour à tous les lecteurs. C’est vrai que j’ai eu la chance de pouvoir être soutenu par beaucoup de personnalités. Ça n’a pas été facile mais grâce à ma détermination, j’ai réussi à convaincre beaucoup de personnes qui ont été touchées par mon histoire, ma simplicité, mon humanité. Il y a des personnalités que je n’oublierai jamais comme par exemple Brigitte Bardot qui m’a aidé à l’époque en payant ma facture d’électricité qui était de 1 500 euros. Malheureusement, il y a certaines compagnies d’électricité qui ne sont pas très compréhensives. Grâce à l’intervention de l’ancien ministre de la Culture Frédéric Mitterrand et de Madame Bardot, j’ai pu retrouver l’électricité qui m’avait été coupée. J’ai eu une chance incroyable d’avoir trouvé des personnes sur mon chemin comme Emmanuel Petit, Bruno Bellone, Paoline Ékambi, Muriel Trueba, ma marraine Dominique Torrès, Jean-Michel Aulas et plein d’autres. Le problème c’est que pour moi c’est compliqué. Si je devais vous donner les noms de tout le monde, il y en aurait bien trop, donc un grand merci à tous.
Vous avez choisi de vivre aux États-Unis plutôt qu’en France. Pourquoi ?
La France, ce pays où j’ai emménagé en 1989, a été trop compliquée pour moi. Tout d’abord, je suis venu dans un pays et l’on ne m’a pas demandé mon avis car malheureusement à cette époque, j’avais 6 ans. Je tiens à le préciser : quand j’étais au Cameroun, je vivais avec l’amour de ma vie, mon arrière-grand-mère Élise Ndoumbe. Là-bas, j’étais heureux. Il y a beaucoup d’Africains qui pensent que la France est l’Eldorado. J’y ai vécu plus de trente ans et je connais la vérité. Surtout, ce qui a été le plus dur pour moi en tant que personne humaine, c’est que je n’ai pas été accepté en tant que tel. Tout ce dont un enfant peut avoir besoin étant jeune dans un pays quel qu’il soit, moi je ne l’ai pas eu. Et je n’ai pas trouvé la sécurité, ni même le bonheur.
« Pendant très longtemps, j’ai souffert, j’ai beaucoup pleuré, je suis même tombé gravement malade. Ce jour-là, ma vie avait basculé : j’ai fait un choc émotionnel, j’ai su que j’étais devenu diabétique. Pendant très longtemps, j’ai été dévasté. A ce moment-là, je me suis dit : Soit tu t’en vas de ce pays, soit tu crèves ».
Après tout ce qu’il m’est arrivé dans la vie, j’ai choisi la survie, aller dans un autre pays et recommencer à zéro. C’est comme cela qu’on m’a conseillé d’aller aux USA, dans un pays où on m’accepte pour ce que je suis, un être humain. Je ne vous cache pas que la première fois que je suis arrivé là-bas, je me suis senti heureux et je me suis mis à respirer, comme un nouveau-né. Ce pays magnifique, dont j’ai entendu beaucoup de monde le critiquer en France, m’a donné l’envie de vivre, me battre et réaliser le rêve de ma mère, des miens, ceux de toutes les personnes handicapées dans le monde et ceux de tous les enfants qui sont abandonnés. Je voulais leur apporter de l’espoir, leur dire que même si vous avez vécu des atrocités, vous pouvez vous en sortir et ça, j’en suis l’exemple même. Donc pendant des années, j’ai fait des allers-retours entre les USA et la France et puis pendant dix ans je suis resté en France, cela a été très difficile pour moi. Là, tous les mauvais souvenirs que j’avais vécus ici sont revenus d’un coup. J’y ai vécu un calvaire. Jusqu’à janvier 2023, j’étais suivi par un psychologue. Sauf que pendant toutes ces années, j’ai tout préparé pour m’installer définitivement aux USA. J’ai fait les choses légalement et ça a fini par payer. Depuis le 20 juin 2023, je suis installé définitivement aux USA et pour moi, c’est le bonheur. Je retourne au départ de ma naissance. Comme un nouveau-né, je respire. C’est comme si ma mère Marie venait de me redonner la vie. Donc un grand merci aux Américains.
Vous dessinez vos modèles sur du papier braille, expliquez-nous votre processus de création ?
Je ne saurais pas comment vous expliquer, pour moi cette question est limite intrigante. C’est comme un voyant qui a des outils qu’il peut utiliser. Nous qui sommes dans le noir, nous avons du matériel adapté pour notre handicap. Par exemple : un voyant va utiliser une feuille blanche et un criterium. À la fin, il va finir par colorier avec des crayons de couleur ou avec des feutres. Les personnes aveugles vont utiliser une sorte de planche en caoutchouc, on va poser dessus une feuille transparente, limite une feuille de papier calque, c’est une feuille braille qui nous permet de dessiner avec un poinçon. Nous, on ne peut pas faire de coloriage, c’est pour cela que souvent, je n’ai qu’un seul combat, c’est qu’on m’accepte comme tout autre couturier. Aujourd’hui je pense avoir fait mes preuves en présentant des défilés, mes collections. S’il y a bien une chose en ce monde que je ne veux pas, c’est qu’on me prenne pour une bête curieuse.
« Les gens sont surpris de voir un aveugle qui dessine et moi, je suis toujours aussi surpris par la bêtise humaine (rire). Par exemple, vous les voyants vous lisez avec les yeux, nous les aveugles lisons avec les doigts ».
C’est ça qui est la beauté de la nature. Notre monde est beau et tout est bien fait. Chers lecteurs, sachez-le, aux USA il y a un coiffeur non-voyant qui fait des coupes incroyables. Ou alors un photographe aveugle. Aujourd’hui, mon handicap est une source d’inspiration pour mon talent et le seul apprentissage que j’ai eu depuis que je suis dans le noir, c’est de garder les yeux bien ouverts pour un art toujours aussi surprenant.
Votre logo est un bébé avec de grands yeux bleus mi-ange mi-humain, pourquoi ce choix ?
Parce que comme je dis souvent, si je suis dans la mode c’est grâce à ma mère Marie qui était l’amour de ma vie. La plus belle chose qu’elle ait pu me laisser avant sa mort, c’est ce bel héritage sur la mode. Quand elle est décédée, j’étais très jeune. Heureusement, je n’ai jamais pu oublier toutes les belles choses qu’elle m’avait apprises. J’avais moins de 6 ans et mes yeux brillaient déjà entre les crayons de couleurs, les ciseaux, les tissus, une magie incroyable qui étincelait dans mes yeux. Le jour où ma mère a été tuée, mon destin était tracé, je devais faire de la mode, lui rendre hommage et faire découvrir l’héritage qu’elle m’avait donné partout dans le monde entier. C’est pour ça que j’ai créé deux entreprises dans la mode, qui font partie des filiales de Mason Ewing Corp. Il y a Mason Ewing Couture où j’ai créé des vêtements de luxe avec des robes de mariées Marie-Antoinette. J’ai fait porter mes créations à des personnalités comme Rebecca Ayoko, ex-égérie d’Yves Saint Laurent. Mais surtout une chose qui est importante à savoir, c’est qu’en 2005, j’ai décidé de lancer la maison de couture Madison Color, qui est une entreprise où on peut trouver des vêtements de tous les jours (tee-shirts, polos, sweats, débardeurs, bérets, casquettes, etc.).
« Mais cette marque a une particularité, c’est que dessus, il y a tout d’abord du braille, qui va permettre aux personnes aveugles de pouvoir reconnaître au touché la couleur du vêtement sans oublier la taille ».
Sans vouloir critiquer, aujourd’hui il y a beaucoup de marques qui ont lancé des vêtements dans notre beau monde mais à chaque fois, les personnes aveugles sont oubliées. Pour moi, c’est important que les gens pensent au handicap. Sachant qu’il y a plus de 250 millions de personnes malvoyantes, aveugles ou amblyopes sur cette planète. Un marché énorme pour le textile, mais les gens ne prennent pas cela en compte. Concernant le bébé Madison, pour moi c’est l’ambassadeur, l’égérie de ma holding américaine, de plein de produits dérivés mais surtout de la marque Madison Color. En 2005, quand j’ai voulu lancer cette marque de vêtements, je recherchais une mascotte qui pouvait représenter ma mère et moi, sans oublier mon combat (le racisme que j’ai subi). Et c’est comme cela que Baby Madison a vu le jour.
« Pour moi, un enfant c’est la tolérance, la paix, l’innocence. Il ne juge pas et en même temps il aime tout le monde. Justement à cause de cette innocence, les gens leur font du mal« .
Baby Madison est un enfant du monde, il représente la mixité, toutes les ethnies de notre univers. Ce que je voulais, c’est qu’un Asiatique, un Maghrébin, un Noir, un Blanc, toutes les couleurs que vous voulez, puissent s’identifier en Baby Madison parce que lui c’est un bébé plein d’amour et c’est le meilleur ami de tous nos enfants. Aujourd’hui, ce logo vaut une fortune colossale. Il représente tout l’amour qu’il y a entre un nouveau-né et sa maman : ma mère Marie et moi. C’est pour cela que quand on regarde Madison, on voit bien qu’il a la peau métissée, les yeux bleus bridés avec une mèche blonde mais surtout, qu’il est intemporel. Si les gens veulent en savoir plus sur lui, ils peuvent aller voir sur son Fandom et ils ne seront pas déçus : https://baby-madison.fandom.com/fr/wiki/Baby_Madison_Wiki
Vous avez perdu la vue suite aux mauvais traitements infligés par votre tante et votre oncle et malgré cela vous ne leur en voulez pas.
Effectivement, mes bourreaux m’ont fait vivre un calvaire atroce, j’appellerais même ça de la torture, de la barbarie. Comme je dis souvent, personne ne peut savoir ce que j’ai vécu. Ce qui m’est arrivé, je ne le souhaiterais pas à mon pire ennemi. Avec les années, j’ai découvert que mes tortionnaires n’étaient pas humains. Moi j’en suis un, je suis né dans l’amour. Mon père et ma mère m’ont voulu et m’ont aimé. Même après tout ce que j’ai vécu, je suis resté dans le droit chemin. Alors que ma soi-disant tante a vécu dans l’amour avec sa mère Élise qui est mon arrière-grand-mère. Normalement, avec tout l’amour que ma tante a reçu de sa maman, elle aurait dû m’en donner. Elle et son mari ont préféré torturer des enfants. Moi, maintenant que j’ai grandi et que j’ai 40 ans passés, pour rien au monde je ne souhaite leur ressembler.
« Je n’ai aucune envie d’avoir de la haine pour eux, ce sentiment, ils ne le méritent pas. Je suis une personne qui est bien, aimante, avec beaucoup d’amour à donner. Donc tout sentiment que je pourrais avoir, j’aimerais mieux le garder pour d’autres personnes ».
Aujourd’hui, je n’ai qu’un seul désir, qu’ils n’existent pas, c’est : l’ignorance. Et puis je préfère avancer dans ma vie qu’avoir des regrets et de la haine. Surtout, mes bourreaux ont voulu me détruire mais ils m’ont rendu plus fort que jamais, invincible. Pour moi, avoir perdu la vue est la plus belle chose qui me soit arrivée sur cette planète. Mon malheur s’est transformé en quelque chose de fort ! Et surtout, aujourd’hui je suis dans le noir mais je vois mieux que tous ces gens qui ont les yeux grands ouverts. Donc c’est ça ma revanche sur la vie. Surtout pas de vengeance, pas de haine, que de l’amour. Et le passé, c’est derrière moi.
Votre mascotte est un bébé, est-ce que la paternité fait partie de vos projets ?
Comme je le disais, Baby Madison est un nourrisson que j’ai créé pour mener mes combats contre l’intolérance. Madison est un guerrier avec beaucoup d’amour, qui habite à Jonathanland avec ses deux parents, son grand frère de 10 ans, Colin et sa grande sœur de 5 ans, Kimberly. En allant visiter son Fandom, vous allez découvrir qu’Iléos, un jeune prince-dieu qui habite à Nadaponia, a donné un pouvoir à Baby Madison et sept autres de ses amis. Madison, dans sa bande de copains, est le seul qui soit moitié ange, moitié humain. Bien sûr que la paternité est quelque chose qui fait partie de ma vie. Être papa sera le plus beau cadeau qu’on puisse me donner. Depuis que j’ai 6 ans, je veux douze enfants ! Pourquoi cela ? je n’en sais rien. Mais ce numéro est un de mes chiffres porte-bonheur.
« Plus tard, je souhaite obtenir tout ce que je n’ai pas eu dans la vie, comme par exemple avoir une grande famille, des enfants qui vont courir partout dans la maison, qui vont un jour hériter de tout ce que je suis en train de construire, qui se battront pour avoir tous les objets que j’ai gardés pour la société de production, Ewing Power Prod. Une famille qui sera entourée d’amour ».
Surtout comme je l’ai toujours dit, mon rêve c’est d’adopter. Il y a beaucoup trop d’enfants qui ont été abandonnés dans les orphelinats. Malheureusement je ne peux pas tous les sauver, mais si je veux apporter à quelques-uns une famille équilibrée, chaleureuse, ce sera la Ewing Family. Ce qui est beau, c’est que je prépare depuis des années tout l’univers de mes futurs enfants. Dans tout ce que j’ai créé, il y aura toujours le nom d’un de mes futurs enfants, d’un de mes amis que j’adore ou que j’ai perdu, celui de mon arrière-grand-mère Élise ou celui de ma mère, car si elle n’avait pas été là, je ne pourrais pas être ce que je suis aujourd’hui ou ce que je serai demain. Mason Ewing Corp, Baby Madison, ce sont les héritages que je laisserai à mes enfants et les orphelins qui sont dans les orphelinats de ce monde.
Quelles sont vos ambitions pour cette année ?
Quand on me demande mes ambitions pour les années à venir, j’ai tendance à sourire. Ce sont 3 choses : avoir des enfants et qu’ils soient heureux, toujours construire des projets avec mon ami – ce meilleur ami qui a été absent pendant que j’ai été enfermé pendant 8 ans dans une chambre. Grâce à cette complicité qu’on aura, apporter de la magie dans les projets de Mason Ewing Corp. Surtout, que mon entreprise devienne par la suite un empire, un succès mondial, que Mason Ewing Corp puisse soutenir des orphelinats partout dans le monde, créer du travail pour tous ces enfants qui n’ont pas eu la chance d’avoir une famille afin qu’un jour eux aussi puissent s’en sortir dans la vie.
« Que les gens comprennent qu’à chaque fois qu’ils vont acheter un vêtement, un livre ou un autre objet de chez nous, il y a 20 % qui iront à la fondation de Baby Madison : SOS Madison International ».
De ce côté-là, je compte beaucoup insister, en tant que PDG de Mason Ewing Corp, dont le siège social est basé à Los Angeles, aux USA, sur le fait que je suis toujours à la recherche de partenaires financiers, de grandes entreprises africaines qui sont prêtes à croire en ma société, de financiers qui sont prêts à s’enrichir grâce à la MEC. Ma plus grande fierté serait qu’un jour la MEC ait des investisseurs et associés africains, des entreprises qui sont prêtes à s’expatrier à l’étranger, aux USA. Mason Ewing Corp est prête à partager ses actions. Une chose sur laquelle je peux rassurer tout le monde, c’est que Mason Ewing Corp, c’est l’avenir.
Plus d’infos :
Fondation & Association Ambassador / Ambassadeur
Le Refuge – Handicap International – SOS Madison International
Mason Ewing
President Creative Director – Original Content Designer 601 S. Figueroa St., Suite 4050, Los Angeles, USA
Fandom : https://baby-madison.fandom.com/fr/wiki/Baby_Madison_Wiki
LinkedIn : www.linkedin.com/in/mason-ewing-0ba52a121/
Facebook : www.facebook.com/Mason-Ewing
Instagram : https://www.instagram.com/mason_ewing_official/#
Wikipedia : Mason Ewing / Mason Ewing Corp
Autobiography/Autobiographie : Mason Ewing « The Eyes of Destiny » / « Les Yeux du Destin »