De notre envoyé spécial à Conakry, Bruno FANUCCHI

Photos Moissi Kitoko

Jeune styliste guinéenne de 29 ans, Kadiatou Condé a créé sa marque « Moissi Kitoko », ouvert une première boutique dans la capitale et habille déjà les grandes dames du pays. Car « la mode, explique-t-elle, a toujours été ma passion depuis mon plus jeune âge ». Rencontre à Conakry avec une créatrice de talent devenue chef d’entreprise et qui voit déjà beaucoup plus loin que la Guinée.

D’où vous vient cette passion pour la mode ?

Comme études, j’ai fait une licence en banque et finances, mais aujourd’hui je suis entrepreneure dans la mode, un secteur où je me suis lancée en créant ma propre marque « Moissi Kitoko », ce qui veut dire en lingala « Belle Dame ». Car je suis Guinéenne, mais née au Congo-Kinshasa. La mode, pour moi, a toujours été une passion depuis mon plus jeune âge, grâce à ma tante qui était couturière. Quand je rentrai de l’école, j’étais tout le temps auprès d’elle, je la voyais coudre, couper les tissus et les tenues. C’est elle qui, à la maison, m’a tout appris.

Et vous avez très vite créé votre marque…

« Moissi Kitoko », mon entreprise, je l’ai imaginée dès 2013, l’année où je préparais mon bac. Quand je l’ai eu, mon papa m’a en effet offert une machine à coudre, ce fut un superbe cadeau dont je me servais tous les jours après mes cours à l’Université. Après trois ans d’études, la passion de la mode a vite repris le dessus. J’ai d’abord travaillé à l’institut de beauté Glamour. J’y suis resté deux ans et cela m’a permis d’économiser pour ouvrir ma propre boutique.

Vous avez donc aujourd’hui pignon sur rue à Conakry ?

Kadiatou Condé dans sa boutique à Conakry.

J’ai en effet ouvert ma première boutique de mode en 2020 dans la capitale, dans le quartier de Lambangni, où je suis restée un an et demi. Puis j’ai déménagé pour un espace plus grand dans le quartier de Taouyah, et je me suis enfin installée en 2023 à Nongo. A côté de la boutique, où j’expose nos nouvelles collections et tous nos accessoires, j’ai créé un atelier de couture où j’emploie six personnes. Je suis donc devenue chef d’entreprise.

Quel est votre prochain challenge ?

A Conakry, Moissi Kitoko a crée son style.

Dans un premier temps, si les affaires marchent, c’est d’ouvrir d’autres boutiques dans d’autres quartiers de Conakry, comme à Kaloum par exemple. Et pourquoi pas dans la sous-région, à commencer par Abidjan, où je vais régulièrement. J’ai d’ailleurs exposé en novembre 2022 à l’Hôtel Ivoire d’Abidjan lors du CANEX (Creative Nexus Programme) qui fait la promotion des industries culturelles et créatives comme la mode africaine.

Mais mon but principal, c’est d’abord de faire connaître la marque, qui a besoin d’une plus grande visibilité, comme au sein de l’aéroport de Conakry où les touristes, hommes ou femmes d’affaires peuvent  désormais trouver nos produits chez Servair. Puis d’accroître bien entendu ma clientèle, avant de me lancer vraiment à l’international. En commençant certainement par nos pays voisins que je connais déjà comme la Côte d’Ivoire, bien sûr, mais aussi le Sénégal et le Mali.

N’avez-vous pas déjà quelques célébrités dans votre fidèle clientèle ?

C’est exact et elles sont nombreuses. Comme la présentatrice Salématou Sako-Camara, qui animait la 13ème édition du FIED (Forum International des Femmes Entreprenantes et Dynamiques) où sont venues des centaines de femmes au Palais du Peuple du 28 au 30 octobre derniers. C’est une cliente fidèle et toujours très classe. Elle a créé SAKOM, sa propre Agence de communication pour laquelle nous travaillons régulièrement puisqu’elle nous passe de nombreuses commandes.

Car nous n’habillons pas que des particuliers – hommes ou femmes – fussent-ils les plus connus. Nous faisons aussi des blouses, chemises ou uniformes pour identifier le personnel de votre société ou de votre restaurant. Nous travaillons aussi avec des entreprises et des institutions, notamment pour tout ce qui est accessoires (éventails, bloc-notes, agendas, porte-documents, totebag… tous personnalisables avec leurs différents logos) que ces sociétés ou organismes peuvent utiliser lors de leurs événements et campagnes de promotion ou de communication.

« A Conakry, nous habillons déjà les vedettes de la télé et du showbizz »

Vous habillez aussi de nombreuses personnalités : de grandes dames et des artistes connus…

J’ai eu à travailler déjà avec de nombreux artistes, journalistes, influenceurs. A Conakry, nous habillons déjà de nombreuses vedettes de la télé ou du showbizz. Pour les artistes, je vous donne quelques noms comme la griotte Manamba Kanté, le chanteur Soul Bang’s, la musicienne Djelikaba Bintou Kouyaté ou le rappeur Jupiter Davibe.

Nous habillons aussi nombre de personnalités comme Djenedine Kouyaté, une grande vedette de la télévision qui vient de lancer sa boîte de production audiovisuelle Jose Prod. Et une autre ex-journaliste de la télévision nationale, Aya Diawara, qui animait l’émission Parade et organisait l’élection  de Miss RTG. Elle vient d’ailleurs d’être nommée Conseillère chargée de mission au ministère du Plan et de la Coopération internationale.

Président de l’UGC (Union des consommateurs guinéens), Ousmane Keita se dit d’ailleurs « totalement stupéfait par autant de créativité et la fibre artistique de Moissi Kitoko ». C’est un très bel hommage qui nous va droit au cœur. Notre règle d’or est d’être au service de nos clients et de tous ceux qui nous font confiance.

Pouvez-vous nous dire quelques mots sur votre nouvelle collection ?

Notre nouvelle collection sortira en décembre pour les fêtes de fin d’année. Elle sera accompagnée bien sûr d’un nouveau catalogue de Moissi Kitoko. Nous y travaillons activement. Je n’en dirai pas plus car nous voulons créer la surprise.

Vous rentrez d’un séjour au Rwanda. Vous pensez déjà exporter à l’international ?

J’ai, en effet, participé à Kigali du 5 au 12 novembre au YouthConnekt Africa Summit, dont le but est de mieux connecter la jeunesse africaine et de multiplier les échanges afin d’accélérer la transformation socio-économique du Continent. J’ai eu l’opportunité d’y avoir un stand pour exposer nos dernières tenues et accessoires de Moissi Kitoko qui ont eu un grand succès. Ce fut pour moi une grande première très utile car je ne connaissais pas le Rwanda et j’y ai pris de nombreux contacts riches de promesses.

C’est un très beau pays où les gens sont très gentils et fort disciplinés dans leur travail. Nous avons ainsi visité un Centre artisanal et c’est vraiment ce qui m’a le plus marqué. Ce fut pour moi une très belle expérience et l’assurance d’avoir de nouveaux clients, s’il y a des facilités d’export pour que les Rwandais puissent commander et se procurer à Kigali nos tenues et nos produits. Moissi Kitoko tisse déjà sa toile à l’international.

A part la mode, avez-vous d’autres passions ?

J’ai toujours été passionnée par la beauté et le maquillage, mais nous sommes là à peu près dans le même registre. J’aime beaucoup voyager pour aller à la découverte d’autres sociétés, traditions et paysages. L’an prochain, j’ai ainsi très envie de retourner en RDC, où je ne suis jamais revenue depuis que j’ai quitté le pays en l’An 2000 à l’âge de 5 ans. Car c’est aussi une partie de mes racines.

Un dernier mot pour conclure notre entretien ?

Merci à votre magazine de mettre en avant notre marque et de nous permettre ainsi de nous faire mieux connaître en Afrique comme en Europe. J’invite tous les lecteurs de Divas à consulter nos pages sur les réseaux sociaux, où nous nous efforçons d’être très présents, pour voir tout ce que nous proposons pour mettre en lumière les « belles dames » et toutes les divas d’Afrique et d’ailleurs.

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