La chanteuse et compositrice pop malienne Fatoumata Diawara, plusieurs fois nominées au Grammy Award, était en concert à L’Olympia mercredi 22 mai en compagnie de ses invités de marque, Angélique Kidjo et M, afin de présenter son nouvel album London KO.

© Alun Be

Mercredi 22 mai, 19h30, une foule de fans se pressent à l’entrée de la salle mythique de l’Olympia, 28, boulevard des Capucines dans le 9e arrondissement de Paris, pressée d’être au premier rang et apprécier le show de la chanteuse pop malienne. À l’issue d’une première partie aux accents latinos par une artiste de la nouvelle scène, celle qui avait été repérée par le cinéaste Cheick Oumar Sissoko en 1996 pour interpréter le premier rôle féminin de son film La Genèse, fait son entrée dans une tenue haute en couleur. Dans une salle comble, Fatoumata Diawara entonne plusieurs titres, aux sonorités afro pop, avant d’entamer un discours poignant sur la mutilation génitale. L’artiste raconte avec émotion sa propre expérience, entre hémorragie, coma et renaissance, en présence de sa mère qui avait fait le déplacement et se tenait à ses côtés ce soir là. « Je ne pense pas que Dieu souhaite ce genre de pratique » avance-t-elle, avant de d’entamer un titre de son répertoire sur le thème de l’excision, avec en arrière-plan, un clip où le public pouvait apercevoir des jeunes femmes en pleurs, et les mains de l’artiste ensanglantées.

Des invités qui lui tiennent à cœur

© Alun Be

À l’issue de son interprétation, Fatoumata Diawara a partagé avec son public ses pensées, notamment sur les difficultés rencontrées par sa mère, qu’elle a assez peu connue, et son exil pour avoir la chance d’avoir une vie différente. La chanteuse a poursuivi en parlant de son amour pour la France, malgré les relations conflictuelles avec son pays d’origine le Mali. Un des grands moments du concert, reste celui où sa famille la rejoint sur scène pour des chaleureuses embrassades. Fatoumata Diawara a aussi évoqué les belles rencontres tout au long de sa carrière, et entonné une chanson pour sa mère, accompagné de son nouveau un clip en arrière-plan, où toutes les deux sont présentes à l’écran. Avant que sa mère et les siens ne quittent la scène, l’artiste a lancé  : « elles sont victimes du système les femmes soumises, j’espère que nos enfants ne souffriront pas autant, merci maman ».  L’autre moment fort du concert fut la présence d’Angélique Kidjo, compositrice et interprète Franco-béninoise, mondialement connue, qui monta sur scène au côté de la chanteuse malienne pour un moment de complicité musical. Des tonalités Afrobeat, accompagnait la sortie de scène de cette icône de la chanson africaine, où Fatoumata a saisi l’occasion d’évoquer les richesses de l’Afrique, qu’ils soient culinaires, vestimentaires, ou encore rythmiques, avec la diversité des danses et chorégraphies faisant actuellement fureur sur la toile, tout en faisant une démonstration de celles-ci avant de lancer au public : « le continent est tellement riche, qu’il est victime de sa richesse ». C’est le talentueux Matthieu Chedid, plus connu sous le nom de M, guitare en main, qui a eu l’honneur de conclure le chapitre des invités de cœur de Fatoumata Diawara, compositrice aux multiples talents.