Femme hyperactive, cette Camerounaise de la diaspora ayant toujoursvécu en France s’est prise de passion pour le Gabon où elle a trouvé sa raison de vivre. Elle a décidé de s’y installer pour y faire des affaires et elle attaque tous azimuts. Attention, rien ne lui résiste !

Afro-parisienne pendant longtemps, Florine Amougou a choisi de s’installer à Libreville dans un superbe appartement sis aux Terrasses de l’Estuaire, qui fait face à l’Atlantique, à mi-chemin entre l’aéroport international et le Palais du bord de mer, siège de la Présidence de la République. « Amoureuse de la nature, j’ai trouvé ici un havre de paix et un véritable lieu pour me ressourcer… La plage est à deux pas même si je suis en centre-ville. C’est idéal pour travailler dans d’excellentes conditions ». Épicurienne assumée, aimant le confort, pour ne pas dire le luxe, les voyages et les bonnes tables – « C’est pour moi tout un art de vivre » –, Florine est l’aînée d’une fratrie de cinq. Femme séduisante et dynamique, c’est avant tout une « business woman » pur jus. En février dernier à Paris, elle créait Flimex, une structure spécialisée dans la communication institutionnelle, le conseil, le business development et la prestation de services tous azimuts. « Comme je dois gagner de l’argent, je m’adresse à une clientèle plutôt aisée, dont les enfants font souvent leurs études à l’étranger et, grâce au réseau que j’ai développé au fil des ans, je leur trouve les bons plans pour se loger ou faire du shopping à Paris ».

Le goût du challenge

« Ambitieuse » et « teigneuse » d’après ses propres termes, Florine Amougou est du genre à mener plusieurs batailles de front. Aventurière dans l’âme, elle se hasarde toujours plus loin, hors des sentiers battus, s’illustrant dans des secteurs où l’on n’attend pas souvent une femme. « La pisciculture industrielle, par exemple, explique-t-elle. J’adore ce genre de challenges ! » Aujourd’hui, c’est sur le Gabon qu’elle jette son dévolu. « Depuis 2017, ce pays m’a pris par les tripes. Il faut se battre tous les jours car ce n’est pas facile, mais j’aime ça ».

Depuis quatre mois, elle est en train de monter une structure de droit gabonais, et d’y créer de nouveaux partenariats. Et ce, malgré un contexte socio-politique tendu, sur lequel elle ne souhaite pas s’étendre. « Le Gabon, affirme-t-elle, est une terre d’opportunités… Il y a ici encore des niches à exploiter, notamment dans le secteur privé, pour donner à certaines entreprises de la visibilité sur la scène internationale. Je m’évertue à aider les institutions à communiquer et à donner une meilleure image du pays… ».

Ainsi, elle réalise des agendas pour les ambassades, le corps diplomatique et les grandes entreprises avec l’objectif qu’ils s’auto-financent par la publicité. Concret et utile.

Pour la culture et les Africaines

En parallèle, Florine Amougou n’a de cesse de diversifier ses activités « car il ne faut jamais mettre tous ses œufs dans le même panier ». « J’envisage entre autres d’ouvrir ici un restaurant haut de gamme et un institut de beauté, comme je l’avais déjà fait à Paris, avenue de la Bourdonnais, avec Florine Beauté ». Insatiable dans les affaires – une passion qu’elle a développée en travaillant pour plusieurs cabinets de courtage en assurance en France et au Luxembourg –, elle lorgne déjà du côté du Japon et de la Chine. « Mon rêve, c’est de hisser mon entreprise le plus haut possible… Ce qui me motive c’est l’argent et la satisfaction du travail bien fait » reconnaît-elle sans faux-semblant.

Pour autant, aux yeux de Florine, l’appât du gain n’exclut pas le sens des valeurs. « Je suis très engagée dans les associations pour promouvoir l’entrepreneuriat féminin car je soutiens le combat des femmes qui ont envie de se lancer, mais se heurtent bien souvent à des problèmes de financement. Je les aide par exemple à trouver de nouveaux marchés en leur permettant de venir présenter leur réalisations artisanales ou leurs produits du terroir à la ‘Semaine africaine’ qu’organise l’Unesco chaque année à Paris au mois de mai et qui rencontre un grand succès ».

Même si elle n’a plus aucune fonction officielle au sein du RAPEC (Réseau africain des promoteurs et entrepreneurs culturels), dont elle a été la vice-présidente pendant un moment, « je reste une militante de la cause, conclut-elle, car nous avons besoin de cette organisation pour célébrer et défendre notre culture et notre identité africaine. C’est une excellente chose que les Nations unies aient désigné le 24 janvier Journée mondiale de la Culture africaine (JMCA) ». La cause de la culture et des femmes africaines lui tient à cœur.

De notre envoyé spécial à Libreville Bruno Fanucchi / Photos de Jacques Naismith